Un Parlement rural voit le jour, Guy Clua s’en félicite

Article publié le 15/10/2019 dans Le Petit Bleu d’Agen

Le président de l’Association des maires ruraux du 47, Guy Clua, reprend son bâton de pèlerin pour participer, aujourd’hui et demain, au premier Parlement Rural.

Le 20 septembre dernier, le Premier ministre Edouard Philippe dévoilait son plan pour la ruralité comment l’avez-vous perçu ?

On l’a bien reçu puisque nous l’avions demandé ! Après la révolte des Gilets Jaunes notamment, on attendait une nouvelle approche de ce gouvernement sur nos campagnes. Nous avions demandé de travailler autour d’un agenda rural.

Vous aviez vu grand puisqu’il était question d’intégrer un texte spécifique à la ruralité dans la Constitution.

Oui, à l’instar d’une loi Montagne ou d’une loi Littoral, on voulait que la spécificité de nos territoires ruraux soit prise en compte. Pour avoir croisé le président Macron et lui avoir posé la question, il m’avait dit qu’il ne voulait pas. Le gouvernement a par contre démontré qu’il pouvait proposer une approche différente.

Qu’entendez-vous par là ?

Il faut reconnaître qu’il a évolué dans sa façon de fonctionner en acceptant de travailler en coconstruction sur le sujet de la ruralité avec de nombreuses associations comme celle des Maires ruraux de France, l’AMF, Nouvelle Ruralité… Un député et un sénateur se sont aussi greffés à cette démarche de réflexion qui a duré près de 8 mois depuis janvier dernier, avec des réunions de travail hebdomadaires. Cela a donné lieu à un vrai travail consensuel et à la présentation le 26 juillet de 200 propositions pour la ruralité.

Elles ont été retenues par le gouvernement ?

Le 20 septembre dernier, à l’occasion du congrès des Maires ruraux de France, Edouard Philippe a annoncé que 173 propositions étaient retenues. Il semble donc qu’il y a eu une écoute nouvelle de la part du gouvernement. Le travail ne s’arrête, toutefois, pas là. Nous devons être attentifs aux délais de mise en application. Certaines propositions doivent entrer en vigueur dès janvier 2020.

Quelles sont les propositions retenues les plus marquantes ?

Le renforcement des communes et des commerces de proximité ont été les plus visibles, mais il y a aussi la santé, avec l’obligation qui devrait être faite à l’avenir aux internes de faire des stages de terrain dès leur 3e année d’étude. Cela leur permettrait de découvrir nos territoires avant la fin de leurs études. On se félicite aussi de la volonté d’ajouter 150 tiers lieux dans les campagnes françaises, au-delà de ceux qui existent déjà. Les 250 millions d’euros pour la réhabilitation des logements sociaux anciens, la promotion de l’agroécologie, le développement de l’ingénierie pour les petites communes, la dotation d’un référent ruralité dans chaque ministère, la prise en compte des écoles rurales seront autant d’avancées importantes si elles sont actées.

Sur la place du maire, une proposition vous plaît particulièrement.

Il s’agit de remettre le maire au cœur de l’intercommunalité, en créant un conseil des maires quand il n’y en a pas. On doit aussi aller vers un respect du choix des communes, au regard des bassins de vie, sur la question intercommunale.

Le premier Parlement Rural se réunit aujourd’hui dans la Nièvre ? Quel sera son rôle ?

Sous l’égide de l’Assemblée des communautés de France, des maires ruraux, d’associations comme Nouvelle Ruralité, l’UMIH, Familles rurales… avec ce parlement, nous souhaitons continuer à «ruraliser», c’est-à-dire répandre la bonne parole sur tout ce qui se fait de bien dans nos campagnes. On doit aussi être mieux armé pour obtenir des aides européennes et, pourquoi pas, faire changer certaines lois européennes. On doit aussi aller vers une coconstruction des territoires ruraux avec l’Europe.